Il arrive en effet d'être confronté à des situations où, semble-t-il, des groupes ou des individus cherchent à profiter de la crédibilité de l'institution d'éducation ou de l'organisme communautaire où ils louent une salle pour mousser leur propre organisation en laissant supposer que les idées présentées sont acceptées ou associées avec l'institution.
Nous communiquons donc avec vous pour vous sensibiliser aux moyens de protéger votre institution contre certains problèmes de crédibilité et de responsabilité qui peuvent survenir lorsque vous louez des espaces à des personnes ou des organisations extérieures à votre institution.
En guise de comparaison, si les mêmes personnes voulaient louer un espace dans un hôtel, la perception publique et les implications relèveraient d'un tout autre ordre d'idées: louer des salles de réunion ou de conférence est la raison d'affaire des hôtels.
Nous voulons suggérer de considérer l'adoption d'une politique générale qui éviterait les malentendus entourant l'association de votre institution avec un particulier ou un groupe qui louerait un espace dans vos locaux.
À titre d'exemple, vous pourriez considérer une politique utilisée à l'Université de Genève. Lorsque vous louez ou allouez un espace, le contrat peut comprendre le texte suivant :
Dans le but d'éviter toute confusion avec les activités de (Nom de l'institution), je/nous le soussigné s'engage à ce que la mention (Nom de l'institution) n'apparaisse pas dans le titre de l'annonce ou de la conférence sur l'ensemble des affiches, annonces, prospectus et autres matériaux imprimés. Par contre, le (Nom de l'institution) peut être mentionné dans l'indication du lieu de la manifestation en signalant le nom du bâtiment et en précisant la localisation de la salle, mais il devra apparaître en second plan et en caractère nettement plus petits que ceux de l'annonce proprement dite.Votre institution peut aussi demander à ceux qui louent votre espace d'inclure ce qui suit dans leur matériel de promotion :
(Nom de l'institution) est étrangère à l'organisation de cet événement et n'a fait que louer l'espace à l'usage de ce particulier ou de ce groupe.N'hésitez pas à nous contacter si nous pouvons vous être utiles.
Pour la grande majorité des gens, le phénomène sectaire est un univers difficile à comprendre. Cela s'explique en grande partie par la rareté de l'information complète diffusée sur le sujet. L'information provenant des médias manque trop souvent de profondeur et de discernement et, jusqu'à présent, peu de groupes ont fait l'objet de véritables études scientifiques. Les groupes sectaires, quant à eux, adoptent souvent un comportement trompeur en masquant leur véritables buts et pratiques. Les personnes ayant vécu des expériences à l'intérieur de ces groupes sont souvent réfractaires à parler de leur expérience en raison de souvenirs douloureux qui y sont rattachés.
Il n'y a pas de réponse simple pour expliquer pourquoi les gens s'impliquent et restent dans des groupes en apparence destructeurs. Par conséquent, la méconnaissance et l'incompréhension du public sur les sectes et sur l'adhésion aux sectes se traduit souvent pas une interprétation erronée de l'information disponible.
Le plus grand préjugé relatif au phénomène sectaire demeure que seuls des personnes "malades" provenant de familles dysfonctionnelles sont susceptibles d'adhérer à des groupes "bizarres". Des tragédies telles que le suicide des membres de la "Porte du Paradis" (Heaven's Gate) ou les meutres-suicides de l'Ordre du Temple Solaire sont perçues comme des événements déviants qui ne concernent pas la majorité des gens. Pourtant, peu de personnes prennent conscience que la dynamique de contrôle psychologique de groupes tels que le Temple du Peuple de Jim Jones se rapproche grandement de celle que l'on retrouve dans des groupes sectaires. Bien que ce soit à un niveau moindre que dans ces exemples extrêmes, l'adhésion à de tels groupes peut causer des dommages considérables à plusieurs membres. Les gens ignorent que les sectes, définies comme étant des groupes hautement manipulateurs et exploiteurs, peuvent être de nature politique, psychothérapeutique, religieuse et même commerciale. Enfin, peu de gens savent que les études démontrent que plusieurs millions d'Américains ont eu à un moment ou un autre une implication passagère dans un groupe sectaire, même si plusieurs adhérents aux préjugés communs, ne reconnaissent pas la nature sectaire de l'engagement.
La majorité des personnes qui contactent Info-Secte cherchent des
renseignements sur un groupe spécifique. La plupart du temps,
nous pouvons leur fournir de l'information utile
(Services de Recherche). Mais nous
avons reçu des demandes au sujet de milliers de groupes et
à l'occasion, il nous a été impossible de fournir
des renseignements sur un groupe(Services de Recherche).
Étant donné que la dynamique psychologique de
contrôle est le facteur-clé pour évaluer l'aspect
sectaire et le danger potentiel du groupe, nous pouvons tout de
même aider en les dirigeant vers des ressources qui peuvent les
informer sur ces dynamiques. Même lorsque de l'information
spécifique sur un groupe est disponible, cette information doit
être supportée par des explications sur la façon
dont les groupes sectaires acquièrent leur pouvoir sur les
membres.
* Traduit et adapté de "General Inquirers", in AFF's Cults and Psychological Abuse: A Resource Guide avec la permission de l'American Family Foundation (AFF). AFF, un centre d'information et d'éducation, offre plusieurs services et possède une importante quantité d'information en anglais sur le phénomène sectaire. Info-Secte possède un centre de documentation comprenant de l'information en français et en anglais. Pour obtenir plus d'information, contactez Info-Secte au (514) 274-2333
Premièrement, ne sautez pas aux conclusions et ne succombez pas aux pièges des réponses simples. Ne vous fiez pas aux histoires populaires de "sectes", même si parfois celles-ci peuvent vous fournir de l'information de base intéressante. Si vous voulez être informé, vous devez lire plus qu'une poignée d'articles de journaux et de magazines. Parlez à différentes personnes possédant des connaissances. Réfléchissez avant d'agir!
Deuxièmement, lorsque vous parlez à des familles ayant vécu une histoire similaire à la vôtre, apprenez de leur expérience mais n'oubliez pas que votre situation est unique. Ne vous laissez pas emporter par leur ferveur en assimilant totalement leurs histoires.
Troisièmement et avant tout posez-vous cette question: "Supposez que votre proche ne soit pas membre d'une secte, est-ce qu'il a des comportements qui vous dérangent?". Si rien ne vous dérange, vous devez peut-être réévaluer vos présomptions que le groupe est ou peut être sectaire et examiner de plus près votre propre motivation (peut-être êtes-vous en désaccord avec le fait que votre proche quitte la religion familiale). Si toutefois, vous identifiez des comportements inquiétants, tentez alors de déterminer si ces comportements sont dus en partie à ce qui ce passe à l'intérieur du groupe. Cette approche vous permet de vous concentrer sur les influences psychologiques destructrices sans vous entraîner dans un débat à savoir si le groupe est une secte ou non. Les groupes étant grandement différents les uns des autres, les filiales d'une même organisation présentent souvent des différences entre elles. De plus, les gens répondent différemment à des environnements semblables. Etiqueter le groupe est secondaire pour déterminer s'il y a ou non des pratiques d'abus psychologiques qui causent des dommages à votre proche.
Quatrièmement, gardez en tête que le comportement d'un membre est en fonction de sa personnalité et de son identité et de ce qui se passe dans le groupe. Ne faites pas l'erreur de croire que votre proche est une victime sans défense. L'environnement sectaire est puissant mais il n'est pas tout-puissant.
Cinquièmement, nous vous conseillons de ne pas vous laisser convaincre par d'autres que les groupes sectaires sont si puissants que la seule façon de faire sortir votre proche est la déprogrammation. La déprogrammation est un processus qui implique la contrainte physique et la coercition (contrairement à "exit counselling" où le membre demeure libre de quitter). Il y a 20 ans, lorsque l'information dans ce domaine était très limitée, la déprogrammation pouvait être perçue comme une avenue raisonnable pour plusieurs familles. L'État de New York a même fait adopter à deux reprises une loi (bloquée par le veto du gouverneur) qui aurait à toutes fins pratiques légalisée la déprogrammation. Aujourd'hui, la déprogrammation est heureusement une pratique rarement utilisée, en partie en raison des risques légaux qu'elle occasionne, mais surtout parce que les intervenants sont beaucoup mieux informés et capables d'aider les familles en utilisant d'autres moyens. De plus, en omettant les arguments éthiques et légaux contre ce procédé, l'expérience démontre que la déprogrammation est moins efficace que l'"exit counselling". L'"exit counselling" demande toutefois beaucoup plus de préparation de la part de la famille. Des familles peuvent être tentées de chercher un "déprogrammeur" parce que cela leur semble une voie plus facile. Nous ne recommandons pas cette option. Vous risquez de vous retrouver séparé de votre proche et poursuivi en justice.
Sixièmement, puisque la grande majorité des membres de sectes quittent éventuellement leur groupe, le premier rôle d'une famille inquiète est souvent de faciliter le départ qui se fera éventuellement de toute façon. Dans plusieurs cas, des familles à la recherche de consultations d'experts peuvent être en mesure de grandement aider leur proche sans avoir recours à l'"exit counselling". Étant donné qu'il n'existe pas de façon de prédire qui va éventuellement quitter un groupe destructeur et qui va rester, nous respectons toujours la peur des familles que leur proche ne sorte jamais du groupe ou puisse subir de graves dommages si la famille ne fait rien.
Finalement, même s'il peut arriver, à l'occasion, que la famille se sente impuissante, la situation est rarement sans espoir. Plusieurs facteurs influencent la relation entre un membre d'une secte et le groupe, des facteurs qui surprennent même des gens ayant travailler depuis de nombreuses années dans le domaine. Ne perdez pas espoir. Des changements bénéfiques peuvent se produire qui ne soient pas conséquents de vos actions (e.g. une désillusion grandissante envers le groupe, une accumulation de petits reproches contre les leaders, dissension à l'intérieur du groupe). Quelques membres acquièrent suffisamment d'indépendance face à leur groupe pour maintenir ou renouer une relation respectueuse et affectueuse avec leur famille, même s'ils demeurent membre. Souvenez-vous, les gens sont différents et réagissent différemment à un même environnement de groupe.
Ces conseils s'adressant à des personnes ayant un proche
impliqué dans un groupe sectaire s'appliquent également
aux individus en contact avec un ex-membre. Nous offrons toutefois
à ces derniers un conseil supplémentaire important: ne
croyez pas que parce que votre proche a quitté le groupe abusif
dont il était membre tout retournera spontanénment
à la normal. Dans certains cas, la réadaptation peut
effectivement se faire rapidement. Mais les études
démontrent que la majorité des ex-membres ont de la
difficulté à se réadapter. Fréquemment, il
peut s'écouler d'un à trois ans avant que tout ne
redeviennent comme avant. Lorsque les familles sont informées et
offrent un soutien adéquat, elles peuvent grandement faciliter la
réintégration de l'ex-membre.
** Traduit et adapté de "Families with a Group-Involved Loved One", in AFF's Cults and Psychological Abuse: A Resource Guide avec la permission de l'American Family Foundation (AFF). AFF, un centre d'information et d'éducation, offre plusieurs services et possède une importante quantité d'information en anglais sur le phénomène sectaire. Info-Secte possède un centre de documentation comprenant de l'information en français et en anglais. Pour obtenir plus d'information, contactez Info-Secte au (514) 274-2333.
Par ailleurs, si vous êtes membre d'un groupe religieux, social ou d'une organisation communautaire, on pourrait vous suggérer un don d'argent, solliciter une contribution financière ou vous proposer d'y investir. En tant que membre, il est très probable que vous ayez confiance en l'organisation à laquelle vous avez adhéré et en sa direction, sinon vous ne vous y seriez pas engagé. Les groupes sont comme les personnes que nous côtoyons, ils peuvent changer avec le temps malgré leurs apparences familières. Ne craignez donc pas de poser des questions. Si l'on choisit de donner, il vaut mieux le faire en toute connaissance de cause.
Les autorités locales ou des organismes reconnus peuvent fournir de précieuses informations sur les groupes et les personnes qu'ils autorisent à faire appel à votre générosité. Il s'agit de s'assurer que votre engagement financier et votre générosité s'adressent à ceux qui les méritent.
Il s'agit de donner avec son coeur et avec sa tête.
Info-Secte
5655, avenue du Parc, Bureau 208
Montréal (Québec), Canada H2V 4H2
Tél. (514) 274-2333 Fax (514) 274-7576